Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/157

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· rsnaâmrss. 1h7 que nous avons vue si malmenée par l’empereur Paul, ne tarda pas à revenir a la charge; mieux_ avisée cette fois, elle adjoiguit a sa pétition un don de cent mille roubles, et grâce a ce puissant argument elle n’essuya pas un second refus; les israélites furent proscrits de son territoire. Cette prescription a porté un coup sensible à la prospérité de cette ville, une des plus importantes de l’empire, et depuis 1835 elle marche à sa décadence. Une autre ville, plus considérable encore , envia le beau triomphe de Kievv, l’opulente et indnstriense Odessa. Cette ville se bornait, il y a a peine soixante·dix ans, à quelques cabanes de pécheurs et doit aux israélites une grande partie de sa rapide et prodigieuse prospérité. Ils appartiennent à ses premieis habi- tants et leur population a suivi le mouvement ascensionnel de la jeune citéQ Ce progrès, joint à de brillants succés dans le com- merce , éveilla la jalousie desnégociants chrétiens. Plusieurs hauts fonctionnaires n’hésiterent pas a se ranger du côté de la malveillance; il arriva de nombreuses pétitions dûment apos- tillées et recommandées; il ne fallait plus enfin qu’nn trait de plume et la, ruine des israélites d’Odessa était consommée. Un seul h omme alors eut le courage de plaider leur cause; mais cet homme était le prince Woronzovv, le gouverneur même d’Odessa. Il rappela combien Odessa leur devait déja et lit comprendre tout ce que cette ville d’un si grand poids dans la richesse in- dustrielle et commerciale pourra leur devoir encore. Entralné par les représentations de l’illustre et généreux avocat , l’em- pereur Nicolas maintint les israélites d’Odessa dans leurs îll-· ciens droits et refusa tout accès a leurs indignes détracteurs. On compte a Odessa des maisons de banque d’une réputation européenne et des négociants dont les relations s’étendent a toutes les parties de l’empi re. Mais la religion n’a point a souf- frir ici des faveurs de la fortune; banquiers et négeciantssout li-ers de leur origine isréalite, et ne pensent pas que leur posi- tion plus élevée les autorise à secouer le joug des croyances paternelles. Considérés à ce point de vue, ils semblent mieux · éclairés que la plupart de leurs frères dans les grandes cités de l’Allemague. Un savant berlinois, proscrit de Saint·Pétersbourg _ sous le coup des ordonnances de 1823, établit a Odessa une