Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/379

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_ lsuturns. 369 gairez, envoya, dit«-on, le premier recueil liturgique de Sura en Baby one aux congrégations israélites dispersées en Europe, et rticulièremcnt dans la Péninsule pyrénéenne, recueil qui pro- nblement ne comprenait d’autres morceaux que ceux qui com- posent lc service journalier tel qu"il a subsisté pendant les der- nières années du deuxième Temple, ctcomme il se trouve en grande partie consigné dans le Talmud. On a senti aussi, parmi les juifs espagnols et portugais le besoin que nous avons remarqué ches les exilés en Allemagne d’un temps postérieur, celui d’ajouter aux prières, hymnes, actions de grâces du rituel reçus, d’autres mor- ceaux de poésie pour occuper beaucoup de temps dans les réu- nions solennelles dans le temple, mais surtout aussi pour ajouter à la dévotion lt l’aide de morceaux choisis de poésie sublime. Dans un pays et à une époque qui comptaient des hébraîsants de la force des trois coryphées de notre littérature: Gabirol, Jehudn Ha-·Levi et Ibn·Es1·a (x• à xr siècle), cette tûcbe ne pouvait ètre difficile, et le rituel sefardi en fait foi; les cbefs·d`œuvre de poésie at de pensée s`y succèdent et peuven t servir de modèles aux poètes et littérateurs contemporains et à leurs successeurs. C’eat avec autant d’esprit que de justesse qu’un des littérateurs distin- gués de notre temps, le célèbre rabbin Rappoport de Prague, fait remarquer que le signe caractéristique de la poésie religieuse du rituel sefardi est Pélévation de l'âme et de ses facultés vers le Créateur, tandis que, dans le rituel aschkenasi,cette poésie se dia- tingue comme le langage du peuple israélite s‘inclinant devant son Maitre : là ce sont des souvenirs et des actions de grâces; ici, des plaintes et prières; sans parler de l’immense différence dans la forme et le genre poétique des deux écoles, différence entière- ment étrangère à notre objet. Or, en présence de cette formidable liturgie de part et d`au- tre, il était bien permis aux partisans de chaque rite de le juger supérieur à l’autre; comment voudries··vous qu’on eût pu par- venir à une fusion qui aurait dû avoir pour but la concession par chaque partie d’un certain nombre de morceaux de poésie for- mant son patrimoine, pour l’écbanger contre d`autres qui, à part le mérite incontestable, durent ètre regardés comme profanes et intrus. On sait que le plus souvent il devient intiniment plus dif- ticile au vulgaire d`accueillir des mots, expressions, poésies et prières employés dans une liturgie étrangère que de consentir au simple abandon d’une partie de son propre rituel (1). (1) lei encore nous nous plaisons à eorrobarer nos paroles par deux fatta que nous nous vu ae passer nous nos yeux. Dans les dernieres années du lèelc passé, nous avons partteullèrementeonnu dans la eummunauteisrae- lite de N..... I. 8.....a, un ancien ministre eletantde la Synagogue porta-