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394 ncmvns ' ciant ne les distingue en rien de ce qui précède ou de ce qui suit. Mais écoutons la lecture des deux premiers de ces chapitres les deux jours du nouvel au et du troisième Ie jour d’expiation, Kippour, et nous entendrons réciter les uns et les autres avec une mélodie triste, tralnante, et d’autant plus monotone qu e les prières prononcées par ceux qui sont appelés pour ces lectu- res, les chapitres des Prophètes (haftaroth; qui suivent, e t jus- qu‘aux bénédictions (mi sche-bérach) faites au prix des offrandes qui les accompagnent, prennent la mèmeintonation lugubre des lectures principales. On pourrait peut-être justifier la mélancolie de l"intonation des chapitres du Pentateuque (Levit. XXVI et Deuter. XXVIII) dans lesquels sont détaillées les punitions dont la désobéissance à la volonté de Dieu est menacée, et surtout du livre des lamentations de Jérémie, qui se récite le jour du jeûne du 9 du mois de Ab, en souvenir de la destruction des deux tem- ples; on pourrait de même se rendre facilement compte de I’élé— vation de la voix pour la récitation du chant de Moïse lors du pas- sage de la mer Bouge, et pour celle des décalogues, eten quelque sorte aussi de la bonne humeur qui se trahit ou du moins qui doit se trahir dans les lectures du livre d’Esther, le jour de Pourim’; -— mais comment expliquer.l’intonation joyeuse avec laqu elIe les ofliciants récitent les passages des chapitres X et XXXIII des Nombres, contenant la description du camp des Israélites dans le désert, et de leur itinéraire pendant quarante ans de pénitence. On serait presque tenté d’appIaudir à la remarquedc certains humoristes, nos coréligionnaires, qui prétendent que la Syna- gogue a autant d’iuto nations différentes pour les accents toniques de l’hébreu qu’un Juif orthodoxe doit avoir de couteaux dilïé- rents pour satisfaire aux divers besoins du ménage, s’iI ne , veut heurter aucun précepte rabbinique. Mais, sans nous ar-·· réter trop longtemps à cet incident, disons que si nous n’a·- vous fait mention que des lectures publiques du Pentateuque et de s Prophètes qui se font dans les synagogues du rite aschkenasi, ce n’est pas que le rite selardi ne laisse rien à désirer sous ce rapport; mais il se recommande au moins par l’uniformité et par la simplicité de l’intonatio u qui permet de l’adapter au sens du texte, pour peu qu’ on soit assez familier avec celui-ci. Du reste, on est assez d’accord pour reconnaitre les inconvénients que nous avons signalés à ce sujet chez les aschkenasi; et si l’on rencontre des difficultés dans I’application des remèdes qu’on avait tenté de proposer, c’est que Pintérêt particulier des offi- ciants et des maitres d’écoles ·s’y trouve gravement com- promis; , · ·_ En ell'et, lors de son initiation religieuse, l’écolier devenant Bar mitzva, en entrant dans sa quatorzième année, a pour devoir