Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/416

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406 _ anunrvns La pièce la plus curieuse est peubétre pourtant la réplique de M. le pasteur Péraux. ¢ Monsieur le cardinal, je reçois la lettre que vous me faitœ l’honneur de m’écrlre en réponse à celle que je vous al adressée le l2 de ce mois. Vous me permettrez de ne pas vous suivre sur le terrain que vous avez choisi pour donner a votre refus des apparences de raison qui ne tromperont personne. Ce que vous voulez éviter avant tout, ce sont les discussions publiques; au- jourd’hui vous refusez parce que vo s etes un haut dignitaire de votre Eglise, et que moi je ne suis qu'un simple pasteur. Mais, il y a quelques jours le P. Raviguan refusait de se rencontrer sur le terrain d’une discussion pu- blique avec M. N.Roussel, son ég l ; et vous, vous refusiez à un simple moine la permission de controverser publiquement avec le docteur Cumming, son supérieur. Il eût été plus simple et plus naturel de me dire, net et sans pé- riphrases, que vous ne vouliez pas de discussions publiques. Jetiens donc pour certain que vous redoutez pour vos doctrines le grand jour de la public té. Votre silence calc .lé ne doit pas enchaîner ma liberté; et attendu que je regarde votre Eglise comme l’ennemi le plus dangereux de Jésus-Christ et de sa parole, mon devoir de chrétien est de vous combattre et de porter la lumière là où vous semez les ténèbres. · s Vous ne savez pas à quelle fraction de l’Egllse protestante j’appartlens. Sl cela peut vous intéresse, je vous dirai que je suis membre de cette Eglise réformée de France, que François l•*' avec ses bûchers, Charles IX avec sa Saint-·Barthélemy, et Louis XIV avec ses dragons, n’ont pu déraciner du sol français. dont elle fera le plus beau est le plus noble pays du monde, le jour où elle y vaincra Voltaire et Loyola. Je n’al pas honte de mon Eglise, Mon- sieur, car elle est une noble Eglise, pulsqu’elle a souffert pour sa foi, et qu’elle a pour chef .Iésus·Clnrist, et pour Code sa parole. Lîssue de la lutte que nous soutenons depuis trois siècles n’est pas douteuse... Rome tombera; mais, avant que le monde soit délivré d'ellc, elle intcrceptera à des millions de créatures immortelle: le soleil de la justice. qui porte la santé dans ses rayons. Ohl puisse le Seigneur, M. le cardinal, vous faire comprendre cette élémentaire vérité, qu’entre une parole d’ap6tre et une parole de Pape il n’y a pas à balancer. C’est là tout ce qui nous dlvlse... Votre maitre, c’est l’homme; le mien, c'est Dieu. s Recevez, M. le cardinal, Vassurancc de ma considération distinguée. 1 PÉIAUI, pasteur. M. Péraux est convaincu que la politique et la tactique de l’E· glise romaine, c’esl uniquement d’éviter la lutte : il lui rappelle les atrocités commises au nom de son Eglise, et il revendique peut le protestantisme l'honneut‘ de renouveler la face de la France, quand il v aura vaincu le jésuitisme et le scepticisme.