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rsusnrrns. 495 chrétiens de l’Abyssinie, des actions desquels ils ne nous ra- content presque rien, se bornant seulement aux noms. Au commencement du x° siècle, la famille royale des Falasbas réussit à s’emparcr du trône de l’Abyssinie chrétienne, en chas- sant les légitimes possesseurs. Voici comment. Je vais rapporter textuellement les pages de Bruce, où cette révolution est racontée avec tous les détails et sans modifier en tien les expressions quelquefois peu convenantes qui échappent â Pécrivain chrétien: tr Une famille juive avait toujours conservé une souveraineté n indépendante sur la montagne de Samen, et la résidence n royale était établie sur un rocher pointu, appelé le Roc- ¤ juif. Plusieurs autres montagnes inaccessibles servaient de n forteresses naturelles à cette nation, devenue très-nombreuse au par les fréquents renforts qu’elle avait reçus de la Palestine » et de l‘Arabie, d’où les Juifs avaient été chassés (1). Gédéon et n Judith occupaient alors l e trône des Juifs. Leur fille Judith, n qu’on nomme en Amhara Esther et quelquefois Saat (2), » c’est·à·dire le feu, était une femme d’une rare beauté et rem- xv plie de talents pour l’intrigue. Elle avait été mariée au gou- 1: verneur du petit district de Bugna, dans le voisinage de un Lasta, deux pays également infectésde Judaisme. Cette Judith n s’était fait un parti si puissant, qu’elle résolut de détruire de n fond en comble le Christianisme, et avec lui la lignée des des- n cendants de Salomon qui régnait sur Pempire de l’Abys-· I smte. xt Les enfants de la famille royale étaient dans ce temps-là » confinés, d’après Pancienne loi dont j’ai déjà parlé (3), sur la xv montêagne presque inaccessible de Damo, dans la province de Je Rigr . n Le court règne et la mort imprévue du dernier roi Ayzor, xv la désolation qu’une maladie contagieuse avait répandue dans n la cour et dans la capitale de l’empire, la faiblesse de Del- n Naad, enfant destiné à succéder à Ayzor, tout persuada Ju- n dith qu’il était temps de placer sa famille sur le trône et de n rétablir la religion judaîque en exterminant la race de Salo- (I) Ces renforts sont tout à fait fabuleux et n’ont d’autre source que l’i· lII&glll8l·l0Il de BPUOB, lBq|lBl ])0UI‘l}1l'lt, BD p&l‘l&l’tl· &l.ll1‘B pûft (188 tl'3·t.llüODS des Falashas sur leur origine, n’en fait aucune mention. _ (2) Elle est aussi appelée, par Victor, Fredda Gabez. B. (3) Cette loi établit que les héritiers mâles de la maison royale soient ré- légués dans une haute montagne où ils sont détenus prisonniers jusqu’à leur mort, ou jusqu’à ce que la succession au trône leur soit ouverte. C’était pro- bablement pour qu’aucun ne vint troubler la paix du royaume par des pré- tentions intempestives au trône.