tsnimrns. ` 498 l’histoire d’Abyssinie, puisées aux chroniques du pays, ont con- firmé en général son récit; je dis : en général, car dans quelques particularitésimportantes, ils dilïèrent aussi de lui. C’est ainsi, par exemple, que les chroniques compulsées par Buppell ne font au- cune mention de la seconde dynastie de Lasta, qui succéda à celle des juifs sur le trône de l‘Abyssinie, et qui était chrétienne, d’après Bruce. Ruppell, au contraire, ne connait qu’une seule dynastie, qui eut pour chef une femme juive nommée Sagué (1), et qui domina, sans interruption, jusqu`au rétablissement de la dynastie impé- riale, sous Icon·Amlak. Je ne prétends pas décider la question, qui est trop obscure, mais je ferai observer que le nom d’lmeranha Christos paraît militer en faveur de Bruce: en outre, le roi La- libala est célèbre·par les églises qu’il tit creuser dans les rocs, et qu’on voit encore aujourd’hui. Quant aux noms des rois cités par Bruce, on ne les trouve pas tous dans les listes données par Ruppell. Voici les noms de ces rois, d‘après ces listes: I. Sagué, Thathodem, Shan-Sejum, Gorem-Sejum, Jemorahu- Kristos, Gedus·Harabé, Lalibela, Naqueto-Labu, Jotbarak, Majo- raf, Harteio. — Il. Sagué, Panetau, Panetadam , Shan-Sejum, Shan-Gorema, Shan·Arbe, Lalibela, Naqueto—Labu, Jemorahu-Kristos, Jetbarak, Egsiabohor. S'il y a différence dansles noms des rois, il y en a aussi quant à la durée de leur empire. Bruce ne donne pas les années de chaque règne, mais il place l’avénement de Judith au trône de l’Abyssinie dans le milieu dux• siècle, et la restauration de la dy- nastie détrônée par Judith, en 1300; tandis que Buppell place l’a- vénement de Judith en 900 ou au commencementdu x• siècle, et celui d’Icon·Amlak en 1262. Mais les données de l’un aussi bien que celles de l’autre sont peu fondées. Quant à celles de Bruce, elles manquent toutà fait d`appui, car il‘ne donne pas la durée par- tielle des règnes, et il remarque lui·même que, atoute la période » de cette usurpation, en comptant le long règne de Judith, ne u comprend guère plus de trois cents ans, pendant la durée des·‘ n quels onze princes sont montés sur le trône de Salomon. Ainsi, n en supposant que Judith soit morte dans la dernière année du n x• siècle, chacun de ces princes, par un partage égal, serait n censé avoir régné vingt-quatre ans, ce qui est excessif (1). n Pour M. Ruppell, qui donne la durée partielle des règnes, après (1) Sagué ou Zagœa est selon Ludot (ll, 5, 1), le nom de toute la dynastie de Judith, et non d’elle seulement. (2) Bruce, L Ill, p. 331.
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