Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/73

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tsusentres. 63 Ce que ce travail lui conta de nuits et de privations, ce qu'il eut de diüicultés pour le faire imprimer, quelques auteurs seuls le deviueront : il y avait déjà douze anués qu’îl s’en occupait con- tinuellement et il le remania entièrement dans les derniers temps; - il parut enlin! sa gloire, on le pense bien, ne fut pas bruyante ni spontanée, car l’ouvrage ne s’adressait point a la foule , mais a la secte choisie qui possédait les mystères, et vu le prix assez élevé auquel il revenait, l’ouvrage ne pouvait s’lutiltrer que len- tement. Cependant, comme il avait un certain nombre desous- cripteurs, son malheur eut un temps d’arrèt, et il respira, rayon- nant par anticipation de l’auréole du génie, que les enfants de Palamède (1) allaient tracer autour de sa tète. ·- Son volume sous le bras, il commença alors ses pérégrinations en Allemagne, en Angleterre, en Écosse et en Irlande, reçu, choyé par toutes les congrégations d’Échecs, trouvant pour souscripteurs tous les princes de ce monde ; se faisant rechercher autant par sa con- versation spirituelle et bonne que par son talent et son livre. Quand il eut lini sa tournée, il revint se fixer a Londres ; ll s’é-· tait donné le plaisir des voyages avec le produit du livre, mais il rapportait peu d’économir·s. Fixé là, il donna quelques leçons d'échecs et quelques leçons*'d’allemand et commença son second ouvrage, sa collection de Problèmes, qui, ttanssa pensée, était le complément du premier. ll eut le bonheur de l’achever, trouva un éditeur pour l’imprimer, vécut quelques années encore, puis s’endormit pour toujours dans la nuit du 16 au *l‘7 novembre 1850. « ll mourut, m’écrit le révérend M. Marks, comme il désirait mourir; i l me disait souvent : J desire lo dye, but y fear to suf- fer, et il a quitté ce monde dans un doux sommeil. » · Son plus grand désir el°le mien avaient été de nous réunir un jour. Én partant de Paris la première fois, il me dit en me ser- rant dans ses bras: Nous nous rejoindrons, c'est toi qui me fer- meras les yeux. J’aurais tant aimé exempter sa vieillesse de tout souci! Dieu ne l’a point permis. _ '(1) On fait remonter Vinvention du jeu d’ècl1ecs au général troyen Palamède, qui aurait trouvé ce moyen pour dissiper l‘ennui de ses com- puguoosfaries pendent Ie siege ou teur ville. ·