Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/141

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— Ne dis pas cela… Je t’aime toujours autant, ma chérie.

— Seulement…, continua Enid.

Les yeux de Lilian interrogeaient.

— Seulement, je ne suis plus toute seule à occuper ta pensée, n’est-ce pas, ma Lilian ?… Je n’arrive plus en première ligne…, voilà tout ?

Une rougeur ardente envahit le visage de Lilian, et elle tourna vivement la tête vers l’ombre de la fenêtre… Enid la considéra une seconde avec un affectueux petit sourire de triomphe, satisfaite d’avoir deviné si juste ; puis, elle alla s’asseoir sur le pied de l’étroite couchette de son amie, et, après un léger silence, elle appela :

— Lilian, ne regarde plus ainsi la lune, viens près de moi que nous profitions de notre dernière soirée.