Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/146

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— Tu as raison, je l’aurais volontiers qualifié longtemps de cette façon, peut-être, si je ne l’avais rencontré chez Mme de Grouville… La vérité vraie, je crois, c’est qu’il me semblait surtout l’homme le plus… intimidant que j’eusse jamais rencontré. Je savais qu’il composait des œuvres très remarquables, qu’il était un grand écrivain ; et surtout ses yeux observateurs avaient toujours l’air de vouloir aller chercher tout au fond de ma pensée ce qui y était enfermé. J’avais peur qu’il n’y découvrit que… je l’avais remarqué… Puis aussi, je m’étais fait de lui une idée si sotte…

Et le sourire de Lilian s’accentua, illuminant de gaieté ses traits expressifs.

— Je m’imaginais que les hommes célèbres comme lui devaient être très différents des autres, qu’ils considéraient les simples