Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/156

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elle n’oublierait Robert Noris et ne rencontrerait d’homme auquel elle eût été plus entièrement heureuse de se confier pour toujours… Dieu ! comme elle s’était attachée à lui sans le savoir ! Quelle place elle lui avait laissé prendre dans sa vie, elle, la fière et indépendante Lilian !

Cependant il partirait bientôt peut-être ; il la quitterait avec un simple mot d’adieu, un serrement de main rapide, tout au plus une parole de regret sur leur séparation… Soit ; à l’avance, elle acceptait le déchirement de cette minute, mais jusqu’alors elle voulait jouir silencieusement, avec toute son intelligence et tout son cœur, de la présence de Robert.

Elle eut un frémissement de plaisir quand, le lendemain, elle l’aperçut à la gare, où il était venu saluer encore, au moment du dé-