Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/184

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voir dans l’obscurité le visage de Lilian. La jeune fille n’avait pas bougé ; mais ses mains étaient jointes, très serrées l’une contre l’autre ; et ses grands yeux clairs demeuraient attachés sur ceux d’Isabelle avec une attention profonde.

— Alors, madame ? interrogea-t-elle.

— Alors, ma chère, au moment où Robert m’a mise au courant de ses nouveaux projets littéraires, je l’ai engagé à venir faire à Vevey ses études sur les jeunes filles étrangères… et il a été bien récompensé d’avoir suivi mes conseils… puisqu’il vous a trouvée sur son chemin !

— Voulez-vous dire, madame, que M. Noris m’ait fait la grâce de me considérer comme un modèle… à la disposition de sa curiosité ?

Un frémissement faisait trembler sa voix,