Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/189

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un suprême effort de volonté, soutenue par l’instinct qu’elle ne devait point trahir la violence de son émotion. Mais maintenant sa foi en Robert s’écroulait sous le coup des affirmations d’Isabelle, car elle jugeait la jeune femme à sa mesure, incapable d’un mensonge. D’ailleurs, Mme de Vianne connaissait Robert Noris de longue date ; mille fois mieux qu’une jeune fille étrangère, elle savait ce qu’il était… Et ce cruel jugement qu’elle portait sur lui devait être vrai, affreusement vrai !

Une révolte poignante grondait dans l’âme de Lilian, et le même frémissement l’ébranlait toute, que si on lui eût dit que Robert l’avait trahie… Ainsi, depuis deux mois, elle servait de modèle à cet écrivain ; et, croyant trouver en lui presque un ami, elle lui avait naïvement laissé voir toutes ses impressions,