Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/196

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Elle s’endormit, lasse de pleurer. Quand elle ouvrit les yeux, le lendemain, il lui restait seulement l’impression vague que, le soir précédent, elle avait éprouvé un violent chagrin ; trop vite, elle se rappela… La journée commençait si belle qu’aussitôt habillée elle s’enfuit dehors, pensant bien qu’elle ne rencontrerait personne à cette heure matinale ; elle voulait retrouver dans les allées solitaires à travers lesquelles, la veille encore, elle marchait si joyeuse, quelque chose de son rêve fini. Tout de suite, elle se dirigea vers la terrasse allongée au bord du lac où, si souvent, ils avaient causé.

Elle s’assit là, songeuse, le cœur meurtri, insouciante des minutes qui s’écoulaient… Un pas broyant le sable de l’allée lui fit relever la tête, et un désir de fuir l’ébranla tout entière en reconnaissant Robert. Était-ce