Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/246

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— Oh ! je ne veux pas qu’il sache la vérité… Je ne le veux pas. Je ne pourrais me résigner à être dédaignée par lui ou épousée par pitié… Et puis, dès qu’il s’agit de questions d’honneur, les hommes n’ont plus le droit d’hésiter… Je ne veux pas mettre à l’épreuve l’affection qu’il a pour moi… Oh ! tante, emmenez-moi avant qu’il soit de retour !…

Lady Evans enlaça l’enfant plus étroitement encore ; elle sentait qu’à cette heure rien ne pourrait apaiser son infinie détresse.

— Oui, nous partirons, ma bien-aimée… Nous ne verrons M. Noris que quand vous le voudrez. Calmez-vous…

Et, pareils à des baisers de mère, les baisers de lady Evans couvrirent le pauvre petit visage inondé de larmes tout à coup.