Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/248

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intérêt de son existence était ailleurs concentré.

Rien mieux que cette séparation de quelques jours ne lui eût montré quelle place Lilian occupait maintenant dans sa vie ; et lui-même tressaillait en y songeant, tandis que, debout sur le pont, il regardait fuir l’eau mouvante. À n’en pouvoir douter, il savait désormais que ce n’était pas un attrait fugitif qui l’entraînait vers cette enfant.

Encore quelques instants, et il allait donc retrouver la caresse de ses prunelles sombres, sentir vibrer son âme jeune, entendre sa voix tout ensemble grave et fraîche qui avait prononcé pour lui tant de consolantes paroles.

Telle qu’il la connaissait, il espérait presque la trouver tout à l’heure, sur le quai, pour l’arrivée du vapeur.