Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/270

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sin, je pourrais m’estimer satisfaite plus que je n’eusse osé l’espérer… Et il se trouve que votre… fiancée a disparu dès que vous l’avez eu quittée !…

Les yeux étincelants, elle le contemplait, la bouche railleuse et méchante… Elle sentait la curiosité douloureuse de cet homme qu’elle haïssait maintenant autant qu’elle avait été prête à l’aimer. Quand elle avait appris le départ de Lilian, elle avait espéré que le charme serait rompu, et qu’elle pourrait le reconquérir. Maintenant, elle comprenait que Robert Noris s’était irrévocablement éloigné d’elle, que son rêve ambitieux était bien fini ; et elle n’éprouvait plus que le seul et affolant désir de le faire souffrir pour se venger de son indifférence dédaigneuse.

Il était debout devant elle, impérieux, irrité, la dominant malgré elle, et il l’interrogeait :