Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

profond de son cœur. Une espèce de colère aveugle lui monta au cerveau à cette idée qu’il devinait aussi aisément que si elle les lui eût dits les mobiles qui la faisaient parler ; et, le ton insultant, elle acheva, interrompant sa propre phrase :

— Réellement, miss Lilian avait bien joué son personnage de petite fille naïve et su vous amener là où elle prétendait. Il est vraiment dommage que la hardiesse lui ait manqué au dernier moment et qu’après avoir si bien réussi elle ait jugé à propos de disparaître mystérieusement avec sa tante…

Il ne l’entendait plus… Lilian, fille d’un homme flétri ! Lilian, présentée à lui comme une aventurière !… Et brusquement, tandis qu’il songeait cela, l’âme torturée d’angoisse, dans sa pensée, se dressait la vision d’un délicieux visage de jeune fille, illuminé par