Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/285

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eux une séparation irrévocable ! Sa volonté ne chancelait pas ; elle demeurait ferme dans sa résolution de ne point le revoir, puisqu’une fatalité impitoyable les éloignait l’un de l’autre.

Mais, obscurément, quelquefois, au fond de son cœur, une révolte grondait qu’il eût accepté sa décision sans protester, sans lutter pour la vaincre, qu’il n’eût pas deviné qu’elle lui avait donné seulement un prétexte, et tenté de la rejoindre pour lui arracher la véritable raison de son départ…

Pourtant, même s’il avait souhaité la revoir, comment eût-il eu la pensée qu’elle pouvait être dans ce village solitaire ? N’avait-elle pas tout fait pour qu’il ignorât où elle se trouvait, pour le détacher d’elle ?… Ne lui avait-elle pas surtout adressé une lettre ?… Ah ! cette lettre !