Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/288

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les sentiers déserts ; à peine, parfois, elle rencontrait quelque montagnard allant vers le pâturage trempé de rosée, visiter son troupeau dont les clochettes tintaient avec une harmonie mélancolique dans la paix silencieuse du crépuscule.

Elle se plaisait surtout aux longues courses qui, la fatiguant, parvenaient à l’endormir d’un sommeil sans rêves ; car elle redoutait ses réveils subits dans la nuit, alors qu’une vision bienheureuse lui avait donné l’illusion de la présence de Robert. Alors, parfois, tandis qu’elle était là, immobile, la tête abandonnée sur l’oreiller, les paupières grandes ouvertes dans l’ombre, quand rien ne la distrayait de son chagrin, il lui venait le désir fou d’écrire à Robert que jamais elle n’avait douté de lui, de l’appeler par un mot pour lui tout expliquer !… Oh ! comment lui,