Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/290

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

effrayée de la voir ainsi, tentait de l’encourager, de lui rendre confiance dans l’avenir ; elle n’avait plus foi.

— Tante, que voulez-vous que j’espère ?… Rien ne peut changer ma position… Vous ne pouvez pas empêcher que le passé n’existe et qu’il ne soit impossible de m’épouser à un homme qui tient à sa réputation…

La voix jeune avait un accent de désespoir calme, en prononçant ces mots. Lilian énonçait simplement des faits indiscutables sur lesquels, pendant de longues heures, elle avait dû réfléchir… Le chagrin l’avait atteinte en plein bonheur, au plus profond du cœur ; et il se trouvait des moments où sa pauvre âme ne savait plus où se prendre, des moments où, contemplant le mélancolique portrait de sa mère, elle se prenait à murmurer, avec un désir ardent d’être exaucée :