Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/292

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courant les marches du perron afin de gagner le vestibule éclairé. Mais elle arriva cependant bien vite, et la faible rougeur qui avait un instant coloré son blanc visage s’effaça. Non, ce n’était point Robert qui lui écrivait ! Sa raison le lui avait crié tout de suite. La lettre que tenaient ses petites mains tremblantes venait d’Enid. Elle allait l’emporter, indifférente, pour la lire ; mais elle aperçut, à ses côtés, lady Evans qui l’avait suivie et attendait, anxieuse. Elle devina que sa tante avait eu, durant une seconde fugitive, la même pensée qu’elle au sujet de la lettre, et, s’efforçant de parler, la voix indifférente, elle dit :

— Ce sont des nouvelles d’Enid, tante. Je vais les lire tranquillement, puis je me coucherai ; je suis un peu lasse. Bonsoir, chère tante.