Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/60

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les yeux sont cerclés d’une ombre très visible dans la pâleur des visages fatigués. Miss Lilian est étonnante ; le teint, éclairé maintenant par la pleine lumière, est d’une exquise finesse de coloris, d’un ton laiteux qui s’avive aux joues d’un reflet rose. Du pas rapide et léger de ses petits pieds bien chaussés, elle arpente le quai, suivie d’une sorte de vieille gouvernante ou femme de chambre, la taille dessinée à souhait par la longue casaque qui en trahit les contours jeunes ; et toujours, les larges prunelles, fidèles à leur mission, s’attachent à tous et tout, attentives et intéressées.

Un instant, la pensée me vient de suivre cette enfant, là où elle se rend, puisque, en somme, rien ne m’oblige à gagner Vevey ; peut-être me fournirait-elle un sujet d’étude ; elle doit être amusante à regarder vivre…