Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/74

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tère inoubliable : dans les expositions, par des statuettes hardiment campées et exécutées avec une brutale inexpérience ; par des toiles impressionnistes aussi ; dans les journaux et revues que lui ouvre sa position, par des romans, nouvelles, articles animés d’une imagination débordante, originale, et qui semblent écrits avec une massue. Je crois bien que Mme de Grouville a autant d’ennemis que d’amis, car, si elle est en réalité très bonne, elle a parfois des mots mordants, à l’emporte-pièce ; et d’ailleurs elle aime ses amis comme elle agit dans la vie, à tort et à travers, de façon à justifier la prière célèbre : « Seigneur, préservez-moi de mes amis, je me charge de mes ennemis ! »

Cette femme fantasque possède l’un des plus agréables salons que l’on puisse fréquenter, et elle en fait les honneurs avec un