Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/99

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et n’est point coulée dans le moule général des jeunes filles de son monde. Cela tient, sans doute, à ce qu’elle a grandi isolée, au seul gré, en réalité, de sa nature qui est remarquablement riche, je le constate chaque jour davantage, à mesure que je la connais plus, que nous causons plus longuement ensemble, qu’elle me permet de pénétrer davantage dans l’intimité de sa pensée, dont elle est singulièrement jalouse en dépit de sa grande franchise. Mme de Grouville, à qui je parlais d’elle, me dit qu’elle a été élevée solitairement, lady Evans redoutant tout commerce mondain, en Angleterre, et vivant toujours, sauf ses quelques mois de voyage à l’étranger, dans la retraite de son domaine de Kilworth. Est-ce donc là un effet du mystérieux souci que je la devine incapable d’oublier et au sujet duquel je me