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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/110

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treuse et, dominant le grand coude de l’Isère, sépare le haut Graisivaudan de la basse vallée. L’extrémité du mont Rachais porte le nom particulier de mont Jalla et commande, à 430 mètres, la ville de Grenoble. Le filon principal a 4m 50 d’épaisseur, deux autres ont 1m 50, ils sont disposés presque verticalement de la base au sommet de la montagne — l’inclinaison est de 15 degrés seulement. Pour l’exploiter, on a donc été obligé de créer des galeries superposées.

La principale exploitation est au sommet même du Jalla ; il y a là vingt étages de galeries hautes de 3m, 50, séparées par des plafonds de même épaisseur. La montagne est presque à pic, sur ce point ; on peut dire qu’il y a un abîme de 300 mètres entre la grande galerie et l’usine. Il était impossible de créer un chemin de fer et même une route ; les wagonnets, amenés des galeries et des puits qui les relient par une voie ferrée longue de 800 mètres, n’auraient pu descendre qu’au prix de travaux énormes, disproportionnés au résultat à obtenir. On a songé à tendre un câble aérien portant des caisses. Jusqu’alors, l’industrie avait bien employé les câbles de ce genre, mais leur portée ne dépassait pas 300 à 400 mètres pour un travail représentant 400 kilogr. à chaque voyage. Si l’on avait de plus grandes distances à