Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/125

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les charbons que l’on conduira aux usines de triage, la partie la plus apparente de l’exploitation. La production du bassin houiller dauphinois est trop faible pour que l’on ait obtenu ici une transformation du paysage comparable à ce que l’on remarque dans le Nord ou la Loire. L’exploitation de la Motte et, sur l’autre versant de la montagne, près de la Mure, celle de Peychaguard, produisent 140,000 tonnes, le petit bassin de Notre-Dame-de-Vaux en fournit 30,000 ; enfin, à Pierre-Chatel, une autre mine donne 6,000 tonnes ; au total, 176,000 tonnes, 185,000 avec les petites exploitations désordonnées faites aux environs. C’est peu de chose auprès des millions de tonnes des grands bassins, on ne peut donc attendre ici ni vastes puits, ni cités ouvrières.

Par contre, pour livrer l’anthracite à la consommation, il faut lui faire subir un triage minutieux. Depuis l’invention des nouveaux procédés de chauffage : poêles mobiles, poêles roulants, etc., l’anthracite étant devenu un chauffage de luxe peut supporter une manutention coûteuse. De nombreuses femmes sont employées au triage des charbons, descendant sur une trémie ; elles l’effectuent rapidement. Les débris trop petits et les poussières, amalgamés avec du goudron de bouille et passant entre de puissantes machines, servent