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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/141

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alla à la cathédrale entendre la messe de l’archevêque d’Embrun. Après la cérémonie le duc fut investi de la dignité de connétable, « pour, disait la lettre du Roi, avoir toujours ôté vainqueur et n’avoir jamais été vaincu.

Quelque temps après, le roi vint à Grenoble et fut, au château de Vizille, l’hôte du connétable, à qui son père devait en partie sa couronne.

Après la mort du connétable, le château passa au duc de Créqui son gendre ; plus tard, après la mort du dernier duc de Lesdiguières, il devint la propriété du maréchal de Villeroy. Mais le château était trop loin de la cour, d’ailleurs ses vastes dimensions le rendaient difficilement habitable, les descendants de Villeroy le vendirent à l’un industriel, Claude Perler, originaire de Mens, qui avait doté la province de nombreux établissements ; il y créa une fabrique de toiles peintes. Quand, en 1788, les États du Dauphiné n’osèrent se réunir à Grenoble, ville forte occupée par une garnison nombreuse, Claude Perier leur offrit asile. C’est dans la salle du jeu de paume, à l’entrée de la vallée d’Uriage, que se tint l’assemblée, sous la présidence du comte de Morges. La réunion dura seize heures, l’adresse au roi qui y fut votée fut le premier signal de la Révolution française.