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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/151

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plus vaillants ont le premier étage des montagnes, la forêt de sapins de Prémol, les grands pâturages et le sommet facilement accessible de Chamrousse. Enfin, les alpinistes dignes de ce nom ont le massif de Belledonne, ses névés, ses glaciers, ses lacs, ses cascades abondantes. Tout cela à deux pas du Graisivaudan où mûrit le maïs, où le raisin donne chaque année d’abondantes vendanges, où le mûrier forme de véritables forêts.

Sur un espace de quelques lieues, le Midi confine au pôle, on a tous les étages de végétation. Nulle part, même en Suisse, le contraste n’est plus tranché entre la base et le sommet des montagnes.

D’Uriage à Grenoble on suit une gorge étroite, très verte, dominée par les petites montagnes qui portent le fort des Quatre-Seigneurs et le village de Vénon. C’est le Maupas ou Mauvais pas. Jamais nom ne fut plus immérité ; les prés, les bois, les eaux ruisselantes font de ce vallon une chose charmante. Brusquement, la gorge s’entr’ouvre, on traverse le gros bourg de Gières et l’on reste émerveillé. On est en pleine vallée du Graisivaudan, dans un pays d’une richesse inouïe. Ici, la vigne grimpe aux ormeaux et aux merisiers, dans les champs où les céréales, le mais, les légumineuses, les fourrages artificiels se succèdent ou