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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/169

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faut poursuivre le voyage vers le Briançonnais. La route traverse brusquement la vallée pour franchir la Romanche, contenue entre des digues et réduite à la largeur d’un canal. Le torrent roule un flot rapide et régulier que viennent accroître les eaux pures d’une superbe cascade servant à faire mouvoir une usine de soieries, la dernière que nous rencontrerons dans cette partie des Alpes.

L’Oisans n’est ici qu’un marais où le Vénéon apporte à la Romanche, par plusieurs bras, les eaux pures d’une grande partie des glaciers du Pelvoux. Ce torrent paraît, en réalité, la branche maîtresse du bassin ; sa vallée est la prolongation directe de l’Oisans, où la Romanche arrive obliquement par une gorge grandiose. Le Vénéon conduit à Venosc, Saint-Christophe-en-Oisans et la Bérarde, c’est-à-dire au cœur même du superbe massif du Pelvoux ; ce groupe de monts neigeux n’a de rival dans les Alpes que le mont Blanc.

À l’entrée de la vallée du Vénéon commencent les glaciers. L’un d’eux couvre un sommet au pied duquel, très misérable, dominant de 800 mètres la plaine de l’Oisans, est le village de Villard-Eymond. Une partie du triste hameau est encore voisine des neiges.

Entre les deux torrents, un pic majestueux