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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/185

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Graisivaudan ; on doit s’en aller à pied, par la grande route de la rive gauche, traverser les champs, pénétrer dans les combes et, si l’on n’a pas le temps de faire de l’alpinisme en tentant l’ascension de Belledonne, se contenter de la merveilleuse vue des premières terrasses de la chaîne sur l’admirable massif Parvenu à Pontcharra, il faut traverser la vallée et revenir par la base des grands escarpements de la Chartreuse.

J’ai fait cette course en deux jours à partir de Domêne, où m’a laissé le chemin de fer, et je reviens émerveillé, moins encore des lignes du paysage que de la fertilité inouïe de cette large et lumineuse vallée. En vain on voudrait ne contempler que le grandiose panorama, on est sans cesse attiré par la variété et la splendeur de la végétation.

Jusqu’à Domêne, c’était encore la banlieue de Grenoble, les villas et les maisons de campagne sont nombreuses, les cultures sont un peu du jardinage. Avec Domêne on entre dans un monde nouveau. Chaque petite ville, chaque bourg, chaque village forme un curieux ensemble de maisons ouvrières et de fermes, d’usines et de guinguettes. Tous ces petits centres ont en pour origine un château créé à l’issue d’une des vallées qui ouvrent un chemin vers le massif de Belledonne.