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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/201

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remporte sur sa voisine par la fraîcheur et l’ampleur du paysage. Nulle part dans les Alpes françaises on ne trouve de montagnes plus vertes, de pâturages plus doux à l’œil et de plus heureux lointains. Son bruyant torrent, malgré l’étroitesse de la gorge, ouvre une fissure régulière dans les monts du premier plan, permettant d’apercevoir l’étincelant glacier du Gleyzin, trônant, superbe, sur la haute chaîne qui sépare la vallée d’AIlevard de la Maurienne.


J’ai à peine le temps d’embrasser ce beau panorama de la vallée. Des nuages qui menaçaient depuis longtemps viennent de crever. Sous un déluge je parcours les rues de la ville, soudain devenue déserte. Un moment j’avais eu l’intention d’entreprendre la course des Sept-Laux et de redescendre dans l’Oisans, mais les guides n’osent m’assurer que l’on pourra faire demain cette excursion, la pluie menace et je suis attendu après demain à Grenoble. En vain une accalmie se produit, l’ondée est moins violente ; c’est de la neige là-haut, me dit-on, et nous n’atteindrions pas facilement le col. Il faut être en août pour tenter l’aventure.

Profitant de l’accalmie, je me résigne à rentrer à Grenoble, mais je ferai la route par Pontcharra