Aller au contenu

Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

teau. Le bourg de la Rochette semble trôner au milieu de ce riant paysage.

Ce n’est qu’une apparition ; la route, toujours solitaire et charmante, traverse maintenant des châtaigneraies majestueuses. La chapelle Saint-Roch est à un grand tournant. Le Bréda, qui se dirigeait vers le Nord, se jette tout à coup, à l’Ouest, dans un profond, abîme, creusé sans doute par ses eaux. La route, se tenant toujours à une grande hauteur, suit la direction nouvelle du cours d’eau, mais descend au flanc de la gorge. Les sapins maintenant se mêlent aux châtaigniers, leurs pyramides, dans cette verdure déjà sombre, semblent d’un noir d’encre. Peu à peu les châtaigniers et les sapins font place aux arbres fruitiers entourant de belles maisons. La campagne change d’aspect, sur l’autre rive surtout, autour de la Chapelle-Blanche où l’on retrouve la variété des cultures du Graisivaudan. Les monts s’écartent, les pentes s’adoucissent ; voici lumineuse, large, bordée de ses hautes falaises, la grande vallée iserane.


Dans ce panorama grandiose, à cette limite des deux provinces, trois sites historiques arrêtent le regard. Sur un mamelon dominant la plaine, un grand pan de mur est l’unique débris du château