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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/239

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suivant ce petit chemin de fer routier. Après la zone assez nue qui entoure les verdoyants vallons des fontaines, on traverse un plateau sec, aux maigres cultures, puis une large zone de vignes couvrant des pentes presque insensibles au pied desquelles coule le ruisseau de Grimaud. On voit grandir au loin de hautes collines surplombées par les murailles calcaires du Vercors, fièrement découpées.

Pas de village dans la plaine, sauf Malissard, mais des fermes nombreuses, éparses dans les vignes et les champs de mûriers. Chaque maison, ici, a sa magnanerie où l’activité est grande au printemps. De petits bois taillis, en essence de chênes, forment çà et là des taches plus sombres ; ils sont nombreux surtout an flanc d’un coteau très étendu dominant la plaine d’une quarantaine de mètres et portant les fermes isolées qui forment la commune de Fiancey. Ces bois sont une richesse pour la plaine, non par leurs branches, mais par les truffes recueillies entre les racines. Deux bourgs situés au sud de la plaine, Beaumont et Montéléger, sont le centre de cette récolte.

Cette rareté des villages, cette dispersion de la population en des fermes isolées qui commencent à recevoir l’eau du grand canal par des conduites