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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/260

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de Mirabel. Le paysage a toujours un aspect très méridional, mais il est verdoyant encore. Les villages sont au flanc ou sur le sommet des collines, très gris, parfois entourés de murailles croulantes, ainsi Mirabel qui commande si superbement un nouvel « étroit » de la vallée. Les montagnes se resserrent, laissant à peine an torrent et à la route la place nécessaire à leur passage. Le chemin de fer, lui, a dû se frayer la voie par des tranchées et des corniches jusqu’à la petite ville de Saillans, bâtie dans un épanouissement de la gorge, à l’embouchure du torrent de Riousset. Le paysage est gris, grise est la bourgade enserrée entre les hantes montagnes de Rochecourbe et de Barry. Les roches à pic s’approchent à tel point de la rivière qu’il a fallu creuser un tunnel à la l’ouïe de Die. Saillans est cependant devenue une petite cité de fabriques ; elle est, par une de ses usines, un tissage mécanique de soie, le dernier groupe de tissage de la fabrique lyonnaise vers le Sud.

La gorge se resserre de plus en plus, le chemin de fer, trouant en tunnel les monts de la rive droite, suit la Drôme qui roule ses eaux rapides dans un lit étroit, gronde sur les rochers, emplit un canal de dérivation. Dans ce passage les montagnes sont grises, maigrement boisées, très tour-