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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/273

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« La ligue a une seule voie ; elle comporte dix-huit souterrains formant une longueur totale de 8,278m,80. Le grand tunnel de Cabre, qui donne accès dans le bassin de la Durance, a été percé en grande partie au moyen de la perforation mécanique ; il a ôté exécuté exceptionnellement avec la section d’un souterrain à double voie, dans l’unique but de mieux en assurer l’aérage. Pendant son percement, il s’est produit, en 1887, une terrible explosion de grisou, à la suite de laquelle on a dû prendre des mesures de précaution toutes spéciales pour continuer les travaux. » Les courbes du tracé n’ont pas de rayon inférieur à 300 mètres et les plus fortes déclivités n’excèdent pas 0m,020 par mètre. Le chemin de fer répond donc bien au rôle militaire qui, seul, explique de telles dépenses dans un pays pauvre et peu peuplé. Mais il relie directement la vallée du Rhône à Briançon, notre plus importante place de guerre de l’extrême frontière, gardant la route de Turin par le mont Genèvre.

Jusqu’à Luc-en-Diois, le chemin de fer suit le fond de la vallée ; lorsqu’il a desservi ce bourg, qui fut aussi une ville romaine, parsemé de débris assez nombreux encore — les habitants puisent l’eau d’une fontaine macabre, le bassin est formé par un tombeau du siècle d’Auguste, — il