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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/278

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causé tant de mécomptes. Il est abandonné maintenant, mais on constate que, chaque année, il avance de 12 centimètres, des lézardes se produisent, entre la voûte et le sol une large tissure donne à la maçonnerie l’air d’être décollée.

Le paysage est de plus en plus sévère, sinistre même, au moment où l’on atteint, au-dessous du col de Cabre, l’entrée du grand tunnel. Elle est à 888 mètres d’altitude, c’est 340 de moins que la hauteur du col de la Croix-Haute franchi par la ligne de Grenoble à Marseille ; aussi, passera-t-on fréquemment par le col de Cabre pendant les années où la neige amoncelée à la Croix-Haute empêchera la circulation. Le tunnel du col de Cabre est une des entreprises les plus pénibles de notre réseau. L’accident de grisou qui s’y est produit est dû, croit-on, à des gisements de pétrole qui seraient à environ 600 mètres de profondeur. On a trouvé du pétrole à l’état solide pendant les travaux et, tout le fait supposer, des recherches amèneraient des résultats importants. En Amérique, la catastrophe du tunnel de Cabre aurait fait accourir les chercheurs ; en France, nul ne s’est préoccupé de cette fortune, peut-être endormie sous les schistes de Beaurières.

L’entrée du souterrain est majestueuse : entre les parois dénudées d’une tranchée, un grand mur,