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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/301

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proportionnellement à sa population, c’est la ville la plus active et la plus industrieuse de la Drôme. Ses filatures et ses moulinages de soie, ses deux fabriques de draps, son essence de lavande ou huile d’aspic, ses récoltes de truffes, enfin, ses poteries en font un centre intéressant et prospère. Des rues propres, d’abondantes fontaines qui répandent partout la fraîcheur, enfin la lumière électrique, partout employée, témoignent d’un souci profond du bien-être et de l’hygiène. L’électricité fut installée dès 1887, au moyen d’une transmission à grande distance, commune aux deux villes de Dieulefit et de Valréas (Vaucluse), éloignées de 24 kilomètres, mais exploitant ensemble une chute d’eau sur le Lez. Moyennant 10 fr. par an, chaque maison reçoit à discrétion l’eau dans son intérieur. Ces progrès, chose plus curieuse encore, sont très bien accueillis ; lorsque la lumière électrique apparut, les demandes de concessions furent si nombreuses que le maire, M. Ch. Noyer, dut prendre un sociétaire spécial et celui-ci est devenu, par la pratique, un très habile ingénieur électricien.

Cependant, la concurrence avait menacé la poterie, principale industrie de la ville ; d’ailleurs, elle était restée trop primitive, trop à l’écart des énormes progrès de la céramique, ses vernis à