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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/51

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forêt, mais une forêt cultivée, soignée avec amour ; ces grands arbres, au dôme de verdure régulier, sont la fortune du Bas-Graisivaudan ; de là viennent les noix de dessert les plus réputées du monde entier : sur chaque rive de l’Isère, jusqu’au delà de Saint-Marcellin, c’est une plantation continue.

La forêt s’interrompt un instant aux abords de Fures, ce gros village gris et banal où la rivière issue du lac de Paladru, après avoir fait mouvoir des centaines de moteurs d’usines, échappe aux gorges profondes pour déboucher dans la plaine, continuant à semer la vie jusqu’à son embouchure dans l’Isère. La beauté du paysage enlève au village un peu de sa vulgarité.

Les montagnes de la rive gauche se dressent ici en falaises régulières. Un des sommets, appelé le Carré, est si bien orienté qu’il sert de cadran solaire. Selon la disposition des rayons, les habitants de Vourey, de Fures, de Tullins, de Poliénas et des autres communes de la région des noix connaissent l’heure.

Est-ce pour apercevoir facilement cette horloge économique que les habitants de Tullins ont placé leur promenade en vue du Carré ? De cette place ombreuse, plantée de grands marronniers, on a une vue exquise sur la riche vallée et les mon-