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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/82

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éblouissants descendus des rochers, brillent d’un éclat plus doux.


Mais la nuit arrive, il faut poursuivre la route. La végétation a changé, aux prés pleins de narcisses, aux sapins projetant sur les pentes des ombres mystérieuses, succède une nature plus douce et joyeuse ; des vignobles, des vergers, des jardins pleins de fleurs éclatantes entourent le village de Corenc et le château de Bouquéron, devenu station balnéaire, mais fier encore sur son rocher. C’est maintenant la banlieue aimable d’une grande ville. Dans le fond, Grenoble, largement étalée dans ses remparts, entre les pentes abruptes du mont Rachais et le large lit du Drac encombré de graviers gris. Les murailles des jardins et les maisons masquent souvent l’horizon, on n’a plus, que par de rares échappées, l’admirable vue de la vallée. Voici, entouré de ses vignobles, le gros village de la Tronche, qui est, pour les Grenoblois, ce qu’est le Bas-Meudon pour les Parisiens. En réalité, ce beau faubourg aux maisons peintes, semées dans les jardins, entourées de vignes dont le vin est fameux en Dauphiné, c’est déjà Grenoble. Incessamment, les voitures et les omnibus le relient à la ville. Ses industriels dépendent de celle-ci. La Tronche fait des gants