Page:Ardouin-Dumazet, Voyage en France 10,1897.djvu/21

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mélian où les chemins de fer du Mont-Cenis et de Grenoble se séparent, assez loïn de la petite ville qui fut, au temps des ducs de Savoie, la clé du duché à l’entrée de la France, Le rocher isolé, dominant l’Isère, au pied duquel Montmélian s’est bâti, avait été couvert par un château, transformé plus tard en citadelle puissante, fameuse par les sièges qu’elle a subis. Le dernier, en 1705, amena la ruine de la forteresse : Louis XIV, maître de la place, la fit raser et les rois de Sardaigne, se désintéressant de plus en plus de leur duché, depuis qu’ils étaient maîtres des riches vallées italiennes, ne relevèrent jamais ces ruines. Aujourd’hui, si l’on reconnaît encore les lignes régulières des remparts et des bastions, les vignes enveloppent partout ces débris d’une des plus puissantes forteresses de l’Europe.

Depuis la destruction de sa citadelle, Montmélian a perdu toute importance, mais sa situation à l’entrée de la vallée de la haute Isère est fort belle. L’énorme torrent, ici endigué, coule dans un lit rectiligne, de chaque côté ses bras divaguants décrivent encore leurs lacis, entourant des îles marécageuses couvertes de broussailles. Sur la vallée tombent, abruptes, les pentes du massif des Bauges couvertes de vignobles célèbres dans toute la Savoie mais bien réduits par le phyl-