Page:Ardouin-Dumazet, Voyage en France 10,1897.djvu/29

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gional de Montbrison en 1857, alors que la Savoie n’était pas encore française, fut une révélation. Depuis l’annexion, cette race particulière à la Tarentaise a été l’objet de soins assidus, elle s’est peu à peu répandue dans le Sud-Est, jusqu’aux rivages cévenols de la Méditerranée. Les éleveurs tarins ont prêché d’exemple ; grâce à eux, les vaches sont étrillées chaque jour ; pendant l’hiver on leur assure une abondante provende. Le lieu d’origine de cette race, d’ailleurs simple variété de la race primitive des Alpes, est Bourg-Saint-Maurice ; dans ce haut pays elle a pris les qualités ainsi décrites par M. Briot[1]. « Sa sobriété remarquable et sa précieuse aptitude à supporter l’inalpage (séjour dans les hauts pâturages) en plein air, les pluies glaciales et les soleils brûlants qui se succèdent si brusquement aux grandes altitudes, la rangent parmi les types les plus accomplis des races de montagne. Toutes les génisses et la plupart des vaches couchent à la belle étoile, dans les plus hautes pelouses, durant tout l’été. » Les vaches donnent de 12 à 18 litres de lait par jour en hiver, 8 litres dans la montagne, soit 2,000 litres par an pour les bons sujets. En plaine on peut atteindre jusqu’à 2,900 litres.

  1. Études sur l’Économie alpestre, Paris, Berger-Levrault et Cie. — Prix : 25 fr.