Page:Ardouin-Dumazet, Voyage en France 10,1897.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Révolution, le diocèse de Moutiers fut rétabli en 1825 par le gouvernement sarde, mais on se contenta d’un évêque, comme pour Saint-Jean-de-Maurienne. Lors de l’annexion de 1860, une des clauses du traité de cession fut le maintien des diocèses de Savoie, c’est pourquoi ce département de faible population possède cependant un archevêque à Chambéry et deux évêques dont les sièges portent le nom des anciennes provinces, Maurienne et Tarentaise.

L’aspect de Moutiers n’évoque guère l’idée d’une ville épiscopale. C’est une cité proprette que le voisinage des eaux minérales de Salins et de Brides pousse à s’embellir, elle a un square, est éclairée à la lumière électrique, ses maisons peintes, hautes de deux ou trois étages, bordent des rues longées de trottoirs. Les édifices sont assez rares, la cathédrale est un temple fort simple où l’on n’a guère à visiter que le trésor. De beaux platanes ornent les routes et ombragent une jolie place. La partie la plus pittoresque est le cours de l’Isère, vu des ponts qui le traversent. L’évêché, gros bâtiment élevé au bord de la rivière qui en baigne la base, et la cathédrale, dressant à côté sa tour carrée, font un heureux fond de paysage citadin.

Moutiers est un petit centre intellectuel assez