Page:Ardouin-Dumazet, Voyage en France 10,1897.djvu/57

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Chardon bleu — est-ce bien un chardon ? — aux larges pétales barbelés, appelé « la reine des Alpes ».

La vallée se resserre. Le torrent clair du Chéran, tout à l’heure lent et tranquille, précipite son allure ; au fond du paysage, sur une butte rocheuse isolée, on distingue des ruines de murailles, un clocher, une bourgade aux maisons riantes. On traverse le torrent pour monter sous de grands noyers, entre de jolies fermes, et atteindre une rue large, tranquille et proprette, voie principale ou plutôt voie unique du Chatelard. Les habitations sont vastes, bien bâties, mais fort modernes d’aspect. Le Chatelard est, en effet, une ville neuve ; détruits en 1867 par un incendie, elle a perdu le pittoresque caractère de ses maisons de bois à galeries noircies par le temps.

Elle couvre une des pentes du mamelon dressé presque à pic au-dessus du Chéran. Il n’y faut chercher aucune industrie, mais sa situation au cœur même des Bauges, sur le torrent principal, son rang de chef-lieu de canton pour les 14 communes du massif, font d’elle le centre administratif. Le département l’a choisie pour siège d’une de ses écoles fruitières où l’on enseigne la fabrication des fromages et du beurre.