Aller au contenu

Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 1.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Dans leur adresse à l’assemblée nationale, publiée en mars 1791, les Amis des noirs disaient sur l’esclavage, pages 75 et 76 :


« Dans tous les pamphlets, dans tous les libelles qui ont été publiés contre nous, on nous a, sans preuve et malgré nos démentis perpétuels, accusés de demander l’affranchissement subit de tous les esclaves. Nous le répétons, c’est un odieux mensonge. — Nous croyons bien que tous les hommes naissent libres et égaux en droits, quelle que soit la couleur de leur peau, quel que soit le pays où le sort les fasse naître… Mais nous croyons aussi que cet acte de justice exige de grands ménagemens. » Nous croyons qu’affranchir subitement les esclaves noirs, serait une opération non-seulement fatale pour les colonies, mais que, dans l’état d’abjection et de nullité où la cupidité a réduit les noirs, ce serait leur faire un présent funeste… »


Dans le même mois de 1791, les commissaires des hommes de couleur restés à Paris adressèrent une pétition aussi à l’assemblée nationale, où ils disaient, page 7 :


« Les citoyens de couleur ne voient qu’avec déchirement le triste sort des noirs esclaves ; mais ils sentent, comme vous, la nécessité de ne précipiter aucune innovation à leur égard ; vous les verrez, puisqu’ils sont malheureusement possesseurs d’esclaves comme les blancs, vous les verrez concourir les premiers à tous les moyens que

    noirs. On peut en croire Sonthonax, qui eut l’honneur de proclamer, le premier, la liberté générale des esclaves.