Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 1.djvu/334

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en général. Elle n’ignorait pas d’ailleurs que depuis l’admission de Brissot et des Girondins, à l’assemblée nationale législative, ils pouvaient amener un changement dans la législation relative aux colonies. Elle était informée des discussions survenues dans le mois de décembre 1791, et du décret par lequel il était défendu d’employer les forces nationales contre les hommes de couleur. Toutes ces circonstances réunies contribuèrent à amener une sorte de fusion des opinions respectives des deux côtés de l’assemblée coloniale, pour pouvoir mieux résister aux actes qu’ils redoutaient de la part de l’assemblée nationale. C’est ce qui donna alors une grande influence à Dumas qui s’était fait en quelque sorte le chef du côté Est. Son aveu à Roume détermina celui-ci à rester dans la colonie pour pouvoir déjouer leurs intrigues combinées. Dans son rapport à la convention nationale, du 28 janvier 1795, il dit « qu’il craignait un engagement général dans la ville du Cap : engagement dont le succès, quoique douteux relativement au parti vainqueur, produirait nécessairement, soit une contre-révolution, soit la formation d’une nouvelle Guinée, ou peut-être ces deux états l’un après l’autre. »