Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 10.djvu/107

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ses habitans aux institutions nationales et leur ferme volonté de rester unis à leurs concitoyens de la partie occidentale. Puis il dit :

« Je regrette de ne pouvoir encore annoncer la conclusion du traité entre Haïti et la France. À cet égard, on a fait ici, personne ne l’ignore, tout ce que la raison et l’honneur prescrivaient. Ainsi, invariable dans mes principes et dans les déclarations que j’ai déjà proclamées, il est de toute évidence que cet acte important ne sera conclu que sur des bases réciproquement avantageuses aux deux pays, etc. »

Le président de la Chambre des communes répondit à ce discours : « que les représentans étaient heureux de témoigner au chef de l’État, au nom de la nation entière, leur reconnaissance pour les nobles efforts qu’il ne cessait de faire, pour assurer le bonheur du peuple et garantir la stabilité de ses institutions, pour l’encouragement de l’agriculture et du commerce, pour les progrès de l’instruction publique.

« La nation, pleine de confiance dans le chef qui la dirige, attend sans anxiété le moment où ses négociations avec la France seront terminées. La marche lente des choses n’est point d’une prévention défavorable pour elle. Le temps déroule tout avec lenteur ; mais, quelle que soit l’époque à laquelle les traités seront conclus, la nation reste convaincue qu’ils seront basés sur des principes réciproquement avantageux ; qu’il en découlera de nou velles garanties pour la conservation de ses institutions, de son indépendance et de sa prospérité. Tel est le vœu du peuple ; en le manifestant, il sent aussi la nécessité de répondre avec loyauté, et autant qu’il dépendra de lui, aux engagemens contractés pour asseoir sa prospérité et