Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 10.djvu/111

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chapitre iii.

1831. Agitation des esprits au Port-au-Prince, et ses diverses causes. — Publications qui l’entretiennent. — Prorogation de la session législative par Boyer qui veut aller dans le Sud : ses motifs. — Duel à la capitale et ce qui a lieu à cette occasion. — Le ministère public poursuit quelques individus ; ils sont acquittés par le tribunal correctionnel. — Proclamation du Président sur cette agitation. — Article officiel du Télégraphe sur la caducité des pouvoirs donnés à M. Saint-Macary, et blâmant son séjour prolongé en France. — Retour de cet agent au Port-au-Prince. — Instructions qu’il avait reçues de Boyer. — Traités qu’il signe à Paris : leur examen. — Louis-Philippe les ratifie. — Boyer refuse sa ratification. — Notes échangées entre M. Molien, consul général de France et le secrétaire général Inginac. — Rupture des relations diplomatiques. — Conduite du consul général en cette circonstance. — Proclamation du Président d’Haïti sur son refus de ratification des traités : effet qu’elle produit à la capitale et dans toute la République. — Départ de M. Molien pour la France. — Article semi-officiel du Télégraphe sur les traités. — Dépèche du gouvernement haïtien au gouvernement français, expliquant les motifs du refus de ratification des traités. — Réponse à cette dépêche par une Note verbale. — Examen des motifs du gouvernement français. — Message de Boyer et communication au Sénat par les grands fonctionnaires. — Message du Sénat en réponse. — Boyer répond au gouvernement français par une Note verbale : la rupture est complète. — Tournée qu’il fait dans le Sud ; ouragan furieux dans ce département. — Mort du général Marion aux Cayes. — Retour du Président a la capitale. Ouverture de la session législative, lois rendues. — Le général Inginac est envoyé à Saint-Marc, par rapport à des propos tenus dans l’Artibonite, qui n’ont pas de suite.


Une nouvelle année s’ouvrit pour Haïti, année d’agitation fiévreuse dans les esprits qui avaient besoin d’une issue pour la surabondance des idées qui les travaillaient en tous sens, depuis que les événemens de juillet 1830, en France, avaient ému tous les cœurs généreux. C’est le privilége qu’exerce la France dans le monde entier, qu’aucune révolution ne peut surgir dans son sein, sans que tous les peuples frémissent d’indignation contre le gouvernement qui a provoqué ce grand mouvement national, sans que les