Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 10.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sion concluait ainsi à ramener le chiffre de l’indemnité, à peu de chose près, au chiffre qui avait été convenu dans la négociation de 1824, entre M. Esmangart et MM. Larose et Rouanez[1]. Mais la proposition ne fut pas adoptée, à cause de la garantie du trésor français, que le ministère ne voulut pas admettre : question qui a été si souvent agitée en France en faveur des colons, et qui fut toujours repoussée.

On reconnaît ainsi que M. Saint-Macary avait de justes raisons d’espérer qu’il obtiendrait beaucoup mieux du gouvernement de Louis-Philippe que de celui de Charles X, et que Boyer, à qui il transmettait ces renseignemens, pouvait également espérer une conclusion favorable à la République. Ce ne fut que dans les premiers mois de 1831 que M. Pichon fut encore chargé de négocier avec l’agent haïtien. Celui-ci en informa le Président, qui attendait avec anxiété ses nouvelles communications sur les conditions mises aux traités, lorsqu’il apprit ce que, dans sa candeur, cet agent considérait déjà comme très-avantageux pour Haïti : de là l’empressement mis à publier l’article officiel dans le Télégraphe du 30 avril.

En effet, le 2 avril, M. Saint-Macary signa avec M. Pichon deux traités : l’un était relatif aux arrangemens financiers, l’autre au commerce et à la navigation entre la France et Haïti. Dans le premier, toute la dette d’Haïti fut comprise ; ainsi, l’agent haïtien reconnaissait, par l’art. 1er, que son pays devait :

1° 120 millions 700 mille francs pour solde de l’indemnité ;

2e 4,848,905 francs pour les avances faites par le trésor public de France pour le service de l’emprunt ;

  1. C’est-à-dire 100 millions de francs.