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actes de bienfaisance de Pétion. Il y eut bien des pleurs versés aux obsèques de Célie, car elle méritait ce témoignage de regrets ; et l’on voyait avec douleur s’éteindre en elle l’unique rejeton de celui que le peuple honora du nom de Père de la Patrie. Son cercueil fut placé dans le même caveau où sont les restes de son père[1].


Après le retour de M. de Mackau en France, avec les trois plénipotentiaires haïtiens, Daumec, Rouanez et Frémont, chargés de conclure un traité par suite de l’acceptation de l’ordonnance du 25 avril, et un emprunt destiné à payer le premier terme de l’indemnité consentie, le gouvernement français nomma M. le baron Maler, consul général et chargé d’affaires pour résider au Port-au-Prince, M. Raguenaud de la Chenaie, consul aux Cayes, et M. Molien, vice-consul au Cap-Haïtien. Ces agents arrivèrent au Port-au-Prince dans les premiers jours de novembre : le 10, leurs lettres de créance furent présentées, et le 13, Boyer les reçut au palais de la présidence. Il leur accorda l’exequatur indispensable à l’exercice de leurs fonctions consulaires.

Dans sa préoccupation pour prendre les mesures les plus convenables à l’exécution de l’ordonnance sous le rapport pécuniaire, Boyer publia une proclamation qui convoqua la Chambre des communes au 10 janvier 1826.

À peine le chargé d’affaires de France était-il arrivé, que l’occasion s’offrit à lui de faire au gouvernement une réclamation dont l’objet était tout politique. Jusqu’alors, le Télégraphe portait le titre de : Journal officiel ; mais ses colonnes étaient ouvertes à l’insertion de tous articles quelconques

  1. Ce douloureux événement fournit à Juste Chanlatte l’occasion de faire de nouveaux éloges de Pétion, dans des stances élégiaques, en acrostiches, qu’il publia sur les journaux pour témoigner les regrets éprouvés par la mort de Célie.