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tivée sur la détermination à prendre dans l’état des choses et dans celui desdites négociations.

» J’ai la faveur, etc.

Signé : Boyer »

Parmi les documens soumis au Sénat par les grands fonctionnaires, qui lui donnèrent, d’ailleurs, toutes les explications nécessaires, se trouvait une lettre de M. Lloyd au Président, rendant compte de la manière polie avec laquelle il avait été reçu par le comte Sébastiani. Cette réception l’avait porté à croire qu’il eût pu être admis à traiter avec le gouvernement français, au nom de la République ; et M. Lloyd manifesta cette intention en demandant des pouvoirs au Président, et l’engageant à envoyer tous les fonds dont on pouvait disposer, afin de faciliter la négociation.

Mais, le 24 décembre, le Sénat répondit au message de Boyer. Il lui dit d’abord, qu’il l’approuvait d’avoir refusé sa ratification aux deux traités signés par M. Saint-Macary et d’avoir fait connaître ses motifs au gouvernement français[1]. Ensuite, il lui dit qu’il fallait considérer la note verbale du ministre de France comme ayant été écrite » sous l’inspiration des colons. » Le Sénat émit enfin l’opinion : qu’il ne fallait envoyer aucun fonds en France, comme le proposait M. Lloyd, ni charger un Anglais ou un étranger quelconque, de suivre des négociations avec son gouvernement ; que des Haïtiens seuls devaient y être employés ; qu’il se reposait sur la sagesse et les lumières de Boyer, pour discuter les intérêts de la patrie ; et qu’au surplus, les articles 155, 156 et 158 de la constitution lui donnaient les attributions de traiter avec les puissances étrangères.

  1. En juin, le Sénat n’était pas assemblé en majorité ; mais en décembre, il était en session législative.